Fonderie Blondeau SA

Bienvenue à la fonderie de cloches Blondeau
La Chaux-de-Fonds, Suisse

Historique de la cloche

Parmi les lointaines et multiples inventions de l’homme, la cloche est peut-être celle qui demeure la plus proche de lui : elle échappe aux dangereuses initiatives du progrès.
C’est probablement en Chine que l’on fabriqua les premières cloches de bronze, puisque c’est vers l’an 2’261 avant Jésus Christ qu’un empereur fit fondre douze cloches dont les sons gradués correspondaient aux cinq tons de la musique.
Il faut savoir que depuis ces temps très reculés, les cloches ont joué toutes sortes de rôles:

• Il semble que, dans une première phase, elles aient servi à chasser les mauvais esprits qui pouvaient nuire aussi bien au bétail qu’aux hommes.
• Elles ont été utilisées pour appeler les fidèles aux cérémonies religieuses.
• Dans les clochers, les pendules et certaines montres, elles servent à ponctuer le temps.
• Le tintement des cloches est également fort utile pour repérer le bétail égaré dans des terrains accidentés ou introuvables dans le brouillard. Il en va de même pour les cloches de brume utilisées dans la recherche des bateaux perdus.
• Elles sont également employées dans les assemblées pour réclamer le silence et par les marchands ambulants pour appeler d’éventuels clients.

Les clochettes font partie du patrimoine de nombreuses peuplades de par le monde et cela depuis des siècles. Les grandes cloches de vache en bronze, avec leurs courroies brodées, sont cependant un apanage de la Suisse
En effet, avec le temps et pour certains agriculteurs, les cloches de bétail cessent d’être exclusivement utilitaires pour devenir une tradition. De plus en plus grandes, plus belles, avec des courroies décorées, elles agrémentent ainsi les alpages de superbes sonneries, musique agreste, qui sont la fierté du paysan.
Bien que des cloches de bronze pour les églises se fabriquent depuis des siècles, il a fallu attendre le 18e siècle pour voir apparaître les premières clochettes de vache.
En effet, les plus anciennes clochettes pour bétail datent de l’an 1’700 et les premières grandes cloches de vache (diamètre environ 20 cm) on été coulées vers 1830

Historique de l’entreprise

Les premiers fondeurs étaient des chaudronniers qui étamaient des casseroles de cuivre. Tous originaires du Piémont (pour la plupart du village de Frachiamo, au-dessus de Punte Canavese), ils fondaient également quelques cloches en utilisant leur attirail de chaudronnier. Leurs installations sommaires ne leur permettaient de fondre qu’une clochette à la fois. Ils se servaient de modèles en bois et, pour fondre le cuivre et l’étain, de poches de fer entourées d’argile réfractaire qu’ils plaçaient dans le feu de charbon de bois activé à l’aide de soufflets. En automne, ils repartaient pour l’Italie.
Entre 1850 et 1900, ces fondeurs piémontais saisonniers devinrent sédentaires et c’est ainsi que la famille Barinotto s’établit en 1834 au Cachot, près de la Brévine, puis de 1906 à 1925 aux Ponts-de-Martel et dès 1926 à La Chaux-de-Fonds. C’est en 1966 que Raymond Blondeau reprit la fonderie à Jean Barinotto qui entre-temps s’était associé avec Albert Vittone.
Depuis 1990, Serge Huguenin (gendre de Raymond Blondeau) s’est investi dans le but de reprendre la fonderie. Également passionné, il souhaite perpétuer dans le même esprit un des beaux métiers artisanaux de notre région.

Naissance d’une cloche

Pour fabriquer une cloche de vache, on place un modèle dans un châssis en métal (autrefois, caisse en bois).

On bourre de sable de Paris les deux espaces libres, soit l’intérieur et l’extérieur du modèle et on tasse ce sable au moyen d’un pilon.

On creuse les trous par lesquels va entrer le bronze liquide en fusion et s’échapper l’air.

Ensuite, le fondeur sépare les deux parties du châssis et enlève le modèle. Sur la partie creuse ou femelle de la forme moulée (qui déterminera la surface extérieure de la cloche), l’artisan applique les motifs qui ressortiront en relief. Il élimine les impuretés en soufflant dans un petit tuyau et fait sécher les différents éléments des moules en sable.

Avant la coulée, il referme ceux-ci. Dans le four, un alliage de 80 de cuivre et 20 % d’étain est chauffé dans un creuset fabriqué à base de graphite.

A l’oeil, le maître évalue la température adéquate (environ 1’100°). A l’aide d’une louche enduite d’une pâte réfractaire ou du creuset, l’alliage en fusion est coulé dans les moules.

Peu après, le fondeur ouvre le châssis, enlève le sable et fait naître la nouvelle cloche.

Après le nettoyage, celle-ci est placée sur un tour et au moyen d’un burin à main, le tourneur va faire apparaître des bandes brillantes et polies. La pose du battant va achever cette belle réalisation.